Nous avons acheté cette flûte Hotteterre tenor pour l'utiliser en famille nucléaire ou étende, à la maison de solo en trio où sa position médiane permet de l'associer à des flûtes soprano et alto ou encore basse et grande basse. Nous sommes également intégrés dans un ensemble de cinq ou six flûtistes dirigé par un chef très compétent et expérimenté.
Nous avons découvert un instrument aux lignes sobres, classiques (Hotteterre était âgé de 41 ans à la mort de Louis XIV) sans ornement superflu, en buis teinté finement poli, aux veines de bois de fines arabesques ressortant de dessous un vernis ambré. Le bec parfaitement poli et galbé sur sa face inférieure tombe bien en bouche. À l'inspection, l'ensemble paraît si parfaitement exécuté qu'il évoque un chef d'oeuvre, au sens de l'ouvrage qu'un artisan devait exécuter pour accéder au titre de maître dans sa corporation.
L'attaque est franche, le son "chaud" sur toute l'étendue du registre, une belle intensité sonore, la tessiture s'étend sur plus de deux octaves, la flûte joue juste non seulement subjectivement, mais aussi lorsqu'on s'en assure à l'accordeur électronique à condition que, comme pour les autres instruments à vent, l'on ne joue pas trop timidement et que le débit d'air soit franc.
Le fonctionnement des doubles clefs do/do dièse est précis et silencieux.
Le temps d'adaptation pour que les doigts arrivent de manière sûre là où il faut, au moment précis où il le faut, en obtenant un son agréable à l'oreille, ce temps nous paraît modéré ; c'est dire que les tendons et articulations des doigts ne sont pas sur-sollicités.
Pour nous, qui souhaitons être des amateurs éclairés, le facteur limitant dans la qualité de nos prestations avec cette flûte n'est pas due à cette dernière. Nous devons bien nous en prendre à nous-mêmes.
Nous ne surenchérirons pas dans ces éloges de peur de paraître flagorneurs, ou encore triviaux si nous parlons du plaisir que nous trouvons à en jouer.