Set installé sur une epi Les Paul Special.
Dans cette gamme de prix, cette guitare est une excellente base pour les modifs.
En préambule, j’ai changé le wraparound par un autre en laiton chromé bien lourd.
La guitare résonne avec plus de corps et les cordes Si et Mi aigu sortent beaucoup mieux maintenant. La justesse est là aussi.
Pour les micros, le choix des P90 est pléthorique sur le marché. Difficile de s’y retrouver. Il y un tas de vidéos mais bien souvent les guitares qui en sont équipées sont jouées avec trop de saturation, ça fonctionne bien sûr mais c’est dommage car dans l’esprit, ces micros donnent le meilleur d’eux-même sur les drives légers à modérés. Il faut penser plutôt blues-rock 60’s 70’s. Avec le bon coup de poignet, ces micros s’affirment et donnent le fameux growl sur les drives.
Je suis tombé par hasard sur les Mojotone 56’ quiet coil. Ils ont bien retenus mon attention. C’est le son gibson à l’ancienne que j’aime. Au passage, beaucoup de débats autour de ce type de micros noiseless qui annulent la ronflette mais aussi le caractère du P90 mais ici ce n’est pas le cas.
Ce n’était pas ma démarche d'ailleurs et je me fie avant tout à mon oreille. La ronflette sur les drives légers est à peine audible sur les P90 traditionnels et n’a jamais été un souci pour moi.
Donc, commande passée chez qui vous savez. D’abord surpris en déballant le premier micro. Deux bobines de part et d’autre des plots du micro, bon. En les mesurant, j’obtiens des valeurs autour de 13K ! Ils sont annoncés par la marque entre 8K et 8,6K. Passé l’interrogation, le set installé avec les condos Vitamin T oil filled 22nF de la marque sur les potard et quelques heures à jouer et à tester la bonne hauteur des micros, le verdict : le son est là, magnifique. En son clair, c’est chaud, c’est plein, c’est défini et tellement musical. On passe des heures à jouer en son clair tellement c’est idéal. Pour vous faire une idée, regardez la vidéo de Greg (Gregor Hilden) avec sa TV yellow personnelle de 56. Ce type a un toucher tout en retenue assez unique. Il faut utiliser comme il le fait, un médiator épais. J’ai essayé avec un dunlop jazztone 208 et là, bingo ! On y est. Le même son vintage ! Tout y est. Les Mojotone sont en A5 dégaussé. On retrouve donc la même expressivité, le même éclat et la même patine sonore qu’une vieille Special des débuts.
Par ailleurs l’ajout des paper oil amène vraiment quelque chose aux tonalités. Les P90 vous invitent à chercher des nuances en jouant avec les potards. Les tones réduits entre 7 et 8 en fonction du micro, ne m’ont jamais paru aussi soyeux, pleins, chauds et vivants.
Le niveau de sortie est beaucoup plus bas que sur ma SG special (qui me paraît du coup bien bourrin).
Sur les drives enfin, c’est le coup de grâce ! On a bien le growl typique d’un bon vieux P90 sans le côté baveux du P90 gibson moderne (mais c’est un de ses charmes).
Le caractère est là, c’est chaud, c’est fluide, c’est défini et ça gronde – non outrageusement mais juste de façon vintage.
En ce qui me concerne, c’est le parfait équilibre.
Bilan, guitare autour de 800 euros maintenant mais bonne partout, bien vivante et avec un vrai mojo. Elle excelle pour le jazz, pour le blues, pour le rock tout azimuth, en clair comme en drive.
Il y a bien d’autres alternatives en matière de P90, des plus pêchus aux plus modernes, il y en a de toutes les couleurs mais Mojotone a pondu un P90 surprenant quand on l’examine mais contre toute idée reçue, c’est une vraie réussite. Si votre quête est celle de l’esprit vintage alliant douceur, punch et expressivité, c’est un excellent choix.